J’y suis allé, et à peine sorti, j’avais déjà envie d’y retourner. C’est ce qu’on appelle l’effet « Jean & Gabi ». Du nom de ce bistrot voyageur ouvert depuis cinq ans pas loin de Compans, et tenu par un couple de passionnés qui ont fait de leur petit coin un restaurant à leur image. Alors plutôt que de les noyer de questions, j’ai préféré leur laisser beaucoup la parole. Pour que vous aussi, vous ayez envie d’y aller. Pour mieux y retourner.
« Chez Jean & Gabi » vu par Jean et Gabi. Vous diriez que votre restaurant est…
Jean Un peu comme chez moi, chez nous. Quand les gens arrivent, je les accueille, je discute beaucoup avec eux. Ça me fait plaisir, mais ça me permet aussi de savoir ce qu’ils ont aimé ou moins aimé. Leurs retours sont très importants pour nous.
Gabi Un endroit de partage. Partage de la passion, des idées. On a voulu faire un endroit qui nous ressemble, dans la déco notamment, avec plein de livres de cuisine. Partout.
Pour la cuisine, vous fonctionnez toujours à deux ?
Jean C’est Gabi la cheffe, mais on discute beaucoup le week-end du menu que l’on va proposer en semaine. Mais pas comme une contrainte. C’est vraiment une envie. Et ça se construit à deux. Par exemple, pour un plat que l’on a proposé récemment, une bavette grillée au barbecue japonais, avec des gnocchis de pomme de terre vitelotte et un pesto citronné, il y a eu énormément d’échanges entre nous deux pour arriver à ce résultat.
Gabi Notamment sur la cuisson. J’ai voulu utiliser le barbecue pour retrouver le goût de la viande que je mangeais au Brésil, mon pays natal. Ma cuisine est vraiment très instinctive, mais elle se nourrit aussi de mes souvenirs et de mes voyages.
Pour vous la cuisine, c’est…
Jean Une ardoise qui a du sens. On est toujours en train de la réécrire, même une heure avant le service, c’est déjà arrivé. Au début, c’était un peu stressant. Mais maintenant, je prends ça comme un jeu.
Gabi Prendre soin des gens. D’ailleurs, j’ai affiché au restaurant cette phrase de l’écrivain mozambicain Mia Couto qui me parle totalement : « La cuisine n’est pas un service, c’est une façon d’aimer les autres.»
Jean, un mot pour définir Gabi ?
Jean « Improvisation » parce qu’elle a une approche très artistique de la cuisine. Je rajouterais « tenace » parce qu’elle ne lâche jamais rien. Et « amour », pas besoin de l’expliquer celui-là, je crois.
Et vous Gabi, comment vous définiriez Jean ?
Gabi Comme quelqu’un de passionné et de persévérant. Il fait les choses à fond et va jusqu’au bout.
Noël approche. Vous vous souvenez d’un plat qui a marqué les réveillons de votre enfance ?
Jean Le plat dont je me souviens, ce sont les crépinettes. De la chair à saucisse et du foie gras, roulés dans une crépine. On les mangeait avec des huîtres. C’était délicieux.
Gabi Au Brésil, Noël tombe en plein été. Je me souviens que l’on mangeait beaucoup de grillades, avec des langoustes, tout ça en famille.
Pour terminer, votre plus beau cadeau de Noël, ce serait…
Jean De repartir au Brésil. Pour y vivre à nouveau comme il y a quelques années avec Gabi. J’adore les gens là-bas, leur énergie, le climat aussi. C’est mon petit paradis à moi.
Gabi De l’amour, de la bienveillance, moins de conflits et plus de paix dans le monde.
Chez Jean & Gabi,
46 avenue Honoré-Serres à Toulouse