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BOUDU

Jeux de Toulousains

Tous les ans au mois de mai depuis 1323, les Jeux Floraux couronnent à Toulouse les cinq meilleurs poèmes français et occitans. Tout commence après la croisade contre les Albigeois. Un groupe de sept copains troubadours (Le Consistoire du Gai Savoir) décide de mettre un peu de légèreté dans la cité plombée par ces années de troubles, de bûchers et de drames, en organisant un concours littéraire en langue d’Oc. La compétition est financée par les Capitouls pendant 200 ans, jusqu’à ce qu’un conflit éclate entre le Consistoire et les Capitouls, qui menacent de ne plus donner un kopek aux poètes. Les troubadours inventent alors une histoire à dormir debout pour obtenir un nouveau financement. Ils créent un personnage de toute pièce qui va devenir à la fois le symbole des Jeux Floraux mais aussi une légende toulousaine. Ils modifient les archives et utilisent la sépulture de Bertrande Ysalguier pour faire croire en l’existence de Clémence Isaure, une bienfaitrice toulousaine qui aurait décidé de léguer tous ses biens à la ville à condition que les Jeux Floraux soient organisés et financés chaque année par la municipalité ! Ô le joli remède à la baisse des dotations ! Quelques dizaines d’années plus tard, au xviie siècle, on fait du français la langue officielle des Jeux Floraux histoire d’élargir les candidatures. Chaque année, les membres de la cour de Louis xvi se rendent à Toulouse pour écouter la lecture de quelques odes. Victimes de leur petit côté bigot, les Jeux s’arrêtent brutalement à la Révolution. Avant d’être rétablis en 1806. Treize ans plus tard, un jeune homme de 17 ans soumet un poème. Il s’agit de Victor Hugo, qui affronte notamment Lamartine. Il remporte le Lys d’or, un prix qui lui vaut surtout d’être dispensé du service militaire (son père, pourtant général de l’armée fait un peu la gueule) ! Lui laissant le temps d’écrire son premier succès : Le Dernier Jour d’un condamné.

Retrouvez Marine Gasc sur son blog Raconte-moi l’Histoire.

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