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Optique mobile

Dernière mise à jour : 5 févr.

Pionniers de l’optique à domicile, l’entreprise balmanaise L’Opticien qui bouge et son créateur  Gwenaël Merlio ont reçu en 2023 à Paris, sous l’égide du ministère de l’Économie, le Prix IREF du service de proximité innovant.


Dès la poignée de main, la moustache en guidon de Gwenaël Merlio installe une atmosphère de crime anglais. Cet effet Hercule Poirot se dissipe vite : l’homme n’est pas féru d’enquêtes, mais d’optique. Passion née en classe de troisième, lors du stage obligatoire en entreprise : « Comme j’ai un frère jumeau, notre mère a dû trouver deux stages la même année, ce qui n’a pas été simple. Par commodité, elle s’est tournée vers les commerçants qu’on fréquentait. Mon frère a passé une semaine chez le marchand de journaux, et moi chez l’opticienne. Dès le premier jour, j’ai eu le coup de foudre pour ce métier. »

Diplômé une petite décennie plus tard, il intègre une boutique Afflelou à Paris avant de prendre la direction d’un magasin de l’enseigne dans un centre commercial de la région toulousaine. ll y est vite rattrapé par l’ennui et la frustration : « Le samedi, les gens

laissaient leurs parents âgés à la boutique pour refaire leurs lunettes. Ils nous les posaient (c’est le mot !) et partaient faire les courses pendant 30 minutes, une heure, parfois deux. On s’occupait d’eux tant bien que mal dans le brouhaha et la foule. Ils étaient stressés, on ne leur posait pas les bonnes questions… Je m’en voulais de ne pas les prendre en charge correctement. »

Ce regret, doublé du désir de s’installer à son compte, pousse Gwenaël Merlio à creuser l’idée d’un service d’opticien à domicile. On est en 2013, et aucun professionnel du secteur ne propose alors cette prestation. Au départ, il pense couvrir les besoins, déjà immenses, des personnes âgées ou à mobilité réduite, mais il constate vite que son idée fait mouche aussi chez les particuliers et dans les entreprises.

L’Opticien qui bouge naît ainsi en 2013 à Balma, avec une valise de 300 montures, un véhicule, et un plein d’essence. L’Enseigne démarre avec quelques franchisés qui essuient les plâtres du réseau dès 2015. Bien que l’activité secoue le secteur et suscite autant la curiosité que la convoitise, le réseau croît à vitesse grand V. 10 ans plus tard, il intègre 70 opticiens, et vise les 300 d’ici 2026 : « On a été les pionniers de l’optique à domicile en France. On veut désormais s’imposer comme les leaders » assène Gwenaël Merlio.Parmi les franchisés, d’anciens directeurs ou responsables de magasin en quête de contact retrouvé avec les clients, et de jeunes opticiens séduits par la souplesse du métier : pas de boutique, et une zone à couvrir à taille humaine, qui se traverse en 30 minutes de route. Gwenaël Merlio, lui, a quitté le terrain pour enfiler le costume de chef d’entreprise. Destin paradoxal pour celui qui s’est lancé dans cette activité à domicile pour « aller vers les gens ». Il se console avec des projets à visée solidaire. Dernier en date : une tournée à Toulouse, Nantes, Marseille, Lille et Lyon, dans le cadre de la semaine de la générosité : « Dans chacune de ces villes, on a offert des examens de vue et des lunettes neuves à 50 étudiants qui en avaient besoin. » Bien vu.


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