Carole Delga, votre première année de mandat s’achève. C’était comment ?
Stimulant, passionnant.
Votre directeur de cabinet a calculé que vous aviez parcouru 150 000 kilomètres en un an. Qu’êtes vous donc allée chercher sur les routes ?
Des occasions de rassurer. La fusion des régions a fait naître une inquiétude de perte de proximité. Être sur le terrain était une manière de contenir cette peur.
Cela laisse-t-il suffisamment de temps pour le travail de fond ?
J’y parviens au prix d’un agenda personnel qui se réduit comme une peau de chagrin.
Vous avec pris la suite de deux poids lourds : Martin Malvy et Georges Frêche. Qu’essayez-vous de conserver de l’un et de l’autre ?
Déjà, j’essaie de ne pas être dans la copie. Ce serait forcément une pâle copie. Pour le reste, je garde en mémoire le côté bâtisseur et visionnaire de Georges Frêche, et la hauteur de vue de Martin Malvy, qui jamais ne tombe dans la médiocrité ou la politicaillerie.
Des motifs de satisfaction ?
D’abord avoir donné corps à la Région. Un an après sa création, elle existe, elle est connue. Ensuite avoir réussi les états généraux du rail. Enfin, la stratégie pour l’emploi, avec 50 % de formations supplémentaires pour les chômeurs cette année.
Beaucoup de critiques également, virulentes parfois. Notamment à propos du choix du nom…
Certains Catalans m’ont prêté des propos que je n’ai jamais tenus. J’ai été choquée. Qu’on ne soit pas d’accord avec ce nom, je peux l’entendre, mais en arriver aux paroles mensongères, aux menaces… C’était très violent.
Vous avez pourtant refusé la protection policière qu’on vous proposait pour vos séjours dans les Pyrénées-Orientales…
Quand je rends visite à ma famille dans les P.-O., ce n’est pas pour lui faire subir la présence de patrouilles et de gendarmes.
Cette histoire de nom n’a-t-elle pas pourri cette première année de présidence ?
Franchement, je ne pense pas que ce soit la seule chose que les citoyens retiendront.
Elle a pourtant fait grand bruit. Le New-York Times y a même consacré une page entière.
D’accord. Mais on ne peut pas céder sous prétexte que certains gueulent plus fort que les autres. J’ai fait une consultation. Il en est sorti une tendance : Occitanie. J’y ai ajouté Pyrénées-Méditerranée, parce que c’est ce qui m’était demandé majoritairement par les élus, les acteurs économiques et les acteurs du tourisme. Si certains d’entre eux ont changé d’avis sous la pression, c’est leur problème. Je suis très régulièrement dans les Pyrénées-Orientales. Tous se passe très bien avec les élus et les présidents de chambres consulaires. La frange minoritaire qui ne veut pas travailler avec la Région n’a pas d’impact sur la qualité de son travail avec les acteurs catalans. Et puis, vous savez, la Région est un gros investisseur dans les Pyrénées-Orientales… Et moi, je soutiens les bonnes initiatives.
À vous entendre, vous êtes plutôt à l’aise dans ces sphères de pouvoir souvent impitoyables. Pourtant vous êtes très jeune en politique, et pas du tout issue du sérail…
C’est assez cliché, mais c’est la vérité : je suis une illustration du mérite républicain. Si j’ai pu progresser dans la vie, c’est grâce à l’école, et à ma famille, qui m’a toujours encouragée à bien travailler. Surtout ma grand-mère, dont le rapport à l’école était de l’ordre de la croyance. Elle croyait que l’école avait le pouvoir d’élever socialement, comme elle croyait que le médecin avait le pouvoir de guérir.
Votre grand-mère semble vous avoir beaucoup influencée…
Je suis née à Toulouse, à la clinique des Teinturiers, mais j’ai passé les six premières années de ma vie chez ma grand-mère maternelle, à Martres-Tolosane. Mes parents ne nous rejoignaient que le week-end. Elle était ariégeoise. Du Couserans. Son arrivée à Martres, c’était en 1935. Mon grand-père était maçon, et il y avait davantage de travail à l’époque à Martres qu’en Ariège.
Quels souvenirs gardez-vous de cette période ?
Six ans de bonheur. J’étais très aimée. Ma grand-mère m’adorait, faisait tout pour me rendre heureuse. C’est de là que vient mon attachement à Martres. J’aime cet endroit. Je m’y sens partout chez moi. Il y avait une vraie vie de quartier. On était toujours fourrés les uns chez les autres. J’allais chez mes voisins sans prévenir. Je connaissais les maisons, j’y entrais sans frapper, j’en connaissais les recoins, les placards à chocolat et à pain d’épices… J’allais voir si le chat de la voisine se portait bien, si les pêches de Jean Sigu étaient mûres… C’était la grande liberté. Pas de dangers, pas d’insécurité. La semaine, ma grand-mère me passait tout. Quand mes parents rentraient le week-end, j’en prenais pour deux jours d’autorité. Et j’étais plutôt contente qu’ils repartent le dimanche soir !
Quel genre d’éducation avez-vous reçue de votre grand-mère ?
Une éducation paysanne fondée sur un rapport très fort à la terre. Je sais jardiner, cuisiner, découper un canard, faire le confit, le foie gras. Chez elle on ne jetait rien. On recyclait, on partageait, on était charitable. On donnait des légumes aux voisins en difficulté et aux malades. Le soir on « prenait le frais », comme on disait, avec les voisins. On discutait de tout, parfois de politique, même si ma grand-mère n’aimait pas ça.
Qu’est-ce qui lui déplaisait tant dans la politique ?
Elle craignait que le ton monte et que les voisins se fâchent. D’ailleurs, elle avait raison, parce que certains ont fini par se brouiller. Et puis, pour ma grand-mère, la politique c’était des histoires de riches. Elleme disait : « On n’a pas les moyens de s’intéresser à la politique ». Ses seuls soucis, c’était se nourrir, se vêtir. Vivre.
Pour ma grand-mère, la politique c’était des histoires de riches.
Si ce n’est votre grand-mère, qui vous a éveillée à la politique ?
On parlait davantage politique dans ma famille paternelle. Mon grand-père paternel était un gaulliste de gauche. Il avait tellement souffert de l’humiliation de 1940 qu’il vouait un véritable culte à de Gaulle, sans pour autant oublier les désaccords qu’il avait avec sa politique. Sa bibliothèque débordait de livres sur le général et de biographies de grands personnages historiques français. Au collège, je les dévorais tous. Je me passionnais aussi pour les ouvrages sur la démocratie grecque.
À l’âge de six ans, vous avez donc quitté votre grand-mère ?
Mes parents se sont aperçus que je prenais de mauvaises habitudes. Les jours d’école, s’il faisait beau et que ma grand-mère avait un programme intéressant au jardin ou à la cuisine, je lui demandais de rester avec elle… et elle acceptait. C’était de belles, de très belles journées. Bref, mes parents m’ont pris avec eux à Toulouse, et j’ai intégré l’école Molière à Saint-Cyprien.
L’arrivée à la ville a dû être un choc…
Pas du tout. J’ai adoré Saint-Cyprien. J’ai gardé à Toulouse l’indépendance que j’avais à Martres. Et puis, la ville, c’est tellement stimulant ! Quand un instituteur ou une institutrice parlait d’une expo, je ne lâchais pas mes parents tant qu’ils ne m’y avaient pas amenée. Je me rappelle de ma première visite au muséum et au musée des Augustins… J’avais soif d’apprendre. Je n’avais pas de limite. Quand je regardais l’avenir, tout me paraissait possible.
Comment expliquer cette confiance ?
C’est tout simple. Quand je parlais de mes rêves à ma grand-mère, elle ne me disait pas qu’ils étaient irréalisables. Je lui disais : « Je veux être maîtresse ! Je veux être avocate ! Je veux aller au Pérou ! Je veux aller en Chine ! » Sa réponse était immuable : « Travaille bien à l’école et ce sera possible ». Elle tenait cette certitude d’une réponse que lui avait faite madame Ducos, mon institutrice de maternelle, un jour que ma grand-mère s’inquiétait de ma capacité à apprendre. La réponse était : « Carole est intelligente, ne vous en faites pas. Elle y arrivera ». Bien des années plus tard, quand j’ai obtenu l’une de cinq premières places en sciences sociales, elle m’a dit sur le ton de la confidence : « Je le savais. Madame Ducos me l’avait dit. »
Cette confiance ne vous a-t-elle jamais quittée ?
À 15 ans, au lycée, j’ai commencé à douter. J’ai pris conscience des différences entre l’environnement de mes camarades et le mien. Je ne manquais de rien, mais je sentais bien que les moyens de la famille étaient modestes. Mon père était géomètre, ma mère secrétaire. On ne partait pas en vacances comme les autres. Et quand il n’y avait pas assez d’argent pour acheter deux manteaux, ma mère s’en passait, et m’en offrait un beau. J’ai réalisé à ce moment-là que je devais mon confort aux sacrifices de mes parents.
Vous trouviez cela injuste ?
Chez moi on ne connaissait pas le sentiment d’injustice. On ne se plaignait pas. On travaillait et on serrait les dents. En revanche, ça m’a permis de prendre conscience que la force publique doit être présente partout pour corriger les inégalités. Et qu’il faut remplacer la rancune par la volonté.
Qu’est-ce qui, par la suite, vous a amenée à choisir une carrière administrative ?
J’ai fait sciences éco parce que j’étais très matheuse. Je ne savais pas trop quoi faire si ce n’est être autonome le plus vite possible. Or, il se trouve que l’été, pour financer mes études, je travaillais à la mairie de Martres-Tolosane et à la DDE. Je me suis dit : voilà des métiers où on voit l’effet de son travail. Petit à petit, l’idée a fait son chemin.
Vous devenez alors fonctionnaire territoriale à Limoges, puis dans le Comminges, occupez le poste de présidente du Syndicat des eaux de la Barousse, puis intégrez le conseil régional Midi-Pyrénées auprès de Martin Malvy. Et en 2008, vous devenez maire de Martres-Tolosane. Un vieux rêve ?
Pas du tout. Voilà comment ça s’est passé : un jour, je suis dans mon jardin. Les adjoints viennent me trouver. Ils me disent : « Carole, il faut que tu partes avec nous pour les municipales. On peut compter sur toi ? ». Je réponds, oui, sans hésiter, pensant qu’ils me proposaient simplement de figurer sur la liste. Et puis, quelques minutes plus tard, je comprends qu’aucun d’eux ne souhaite se présenter, et qu’ils me proposent de devenir maire de mon village.
Un bon souvenir ?
S’occuper de son village, c’est une fierté. Un cadeau en or. Le mandat de maire c’est formidable. On a la possibilité d’améliorer le quotidien. On est au contact des gens du village, on est parmi les siens.
On se fait des ennemis, aussi ?
Forcément. Notamment quand j’ai refusé la construction d’une grande résidence sur le territoire de la commune. Les propriétaires du terrain, qui s’attendaient à tirer une manne financière de sa vente, m’en ont beaucoup voulu. J’ai refusé parce que le terrain était loin du centre, qu’il allait créer un phénomène de cité dortoir et déséquilibrer le village. J’ai toujours défendu l’idée d’une urbanisation cohérente, qui renforce la centralité des villages. Je suis contre l’étalement urbain. Depuis, cette famille me déteste cordialement. Après tout, c’est le jeu.
Peu de temps après, vous êtes candidate aux régionales. Vous aviez envie de franchir un palier dans le pouvoir local ?
Rien de tout cela ! Quand je suis devenue maire, je ne travaillais plus à la Région qu’à temps partiel. En août 2009, Martin Malvy m’a dit : « Il faut que tu m’aides pour les régionales ». Je lui ai répondu qu’ilpouvait compter sur moi pour sa campagne dans le Comminges. Il m’a dit : « Non, tu ne comprends pas. Je veux que tu sois sur la liste. » J’étais étonnée, honorée, mais je savais très bien que ça ne marcherait pas parce que je n’appartenais à aucun courant du parti socialiste. Or, pour être investi, il faut se déclarer d’un courant. À l’époque, il y avait les courants Aubry, Fabius, Royal, DSK et quelques autres. Moi, je ne voulais pas me déclarer d’un courant. Je trouve ça fragilisant pour un parti. Ça crée des guerres de chapelles, et plutôt que de servir les idées socialistes, ça nourrit des querelles ridicules.
Vous avez pourtant été élue. Que s’est-il passé ?
Quand j’ai déposé ma candidature à la Fédé, on m’a demandé : « Quel est ton courant ? » J’ai répondu : « Aucun, tu le sais bien. » On m’a rétorqué : « Commence pas Carole ! Donne ton courant. Sinon tu seras en position inéligible. » J’ai expliqué que je ne voulais pas me déclarer d’un courant pour acheter ma place. Du coup, j’ai été placée en position inéligible, 32e sur 34. C’est entre les deux tours que Martin Malvy m’a remontée en position éligible, avec l’appui de Pierre Izard. Je n’avais pourtant rien demandé, on ne m’avait rien promis. J’ai été la première surprise.
Donc, en deux ans, sans avoir rien demandé, vous vous retrouvez maire de Martres-Tolosane et vice-présidente du Conseil régional. Et quelques temps plus tard, François Hollande, sans que vous l’ayez sollicité non plus, vous confie le secrétariat d’État délégué au commerce. Sur le moment, qu’est-ce que cela vous inspire ?
Que j’ai beaucoup de chance, que je vais beaucoup travailler pour remercier ceux qui me font confiance.
Vous êtes-vous déjà demandée pourquoi ce schéma se répète dans votre vie ?
Je n’aime pas m’analyser. J’ai même horreur des gens qui se penchent sans arrêt sur eux-mêmes. Je me dis que c’est peut-être parce que je suis très volontaire, pour ne pas dire opiniâtre. Que mon discours n’est pas policé, que je ne suis pas une fille de notable et que ma parole est libre. Je dis ce que je pense, je fais ce que je veux.
Quand François Hollande vous propose un secrétariat d’État, la cote de confiance du gouvernement est déjà bien basse. L’idée que ce mandat pourrait vous desservir vous a-t-elle traversé l’esprit ?
Jamais. Je suis loyale. Je ne me suis pas dit : « Si tu entres, tu vas t’affaiblir. » Jamais. C’est mon gouvernement, que j’en fasse partie ou pas. Je suis solidaire du collectif, toujours. D’ailleurs, je pense qu’au parti socialiste, on crève des individualités et qu’on n’a pas assez le sens du collectif. C’est pour ça que la petite musique venue des journalistes et de mon propre camp parfois, pendant la campagne des régionales, qui disait qu’avoir été ministre serait un handicap pour moi, c’était honteux. Sur le terrain, je voyais que c’était tout le contraire ! Je le sentais surtout coté Languedoc-Roussillon. Là-bas, les gens sont fiers que leur représentante ait assumé des responsabilités ministérielles dans une période difficile.
Au parti socialiste, on crève des individualités.
En arrivant à Bercy sans expérience ministérielle, ne craignez-vous pas, sur le moment, d’être mangée toute crue ?
J’ai rencontré des gens en politique qui sont d’une fidélité sans faille, qui sont allés au combat pour moi, pour me défendre quand j’étais attaquée, y compris par mon propre camp. Ça aide à se sentir solide.
Il y a eu beaucoup de bienveillance à votre arrivée au gouvernement. Et puis, très vite, les critiques se sont mises à pleuvoir…
Pendant un temps on m’attaquait quoi que je dise ou fasse. Je trouvais ça dur. La politique, c’est dur. Mais je n’en fais pas pour rechercher de la bienveillance. Heureusement, je sais séparer ce que je suis et ce que je fais. Ça me permet de tenir bon et d’être moins vulnérable. Et puis, je cherche toujours le consensus. Par contre, faut pas venir m’attaquer. Je suis rancunière. Je n’oublie pas. Surtout quand je juge les attaques injustes ou mensongères. Sébastien Vincini (Premier secrétaire fédéral du PS en Haute-Garonne ndlr) dit d’ailleurs de moi que je suis une tigresse : je suis paisible, mais si on me marche sur la queue, je donne des coups de griffes.
On a beaucoup souligné votre accent à Paris. Vous diriez que c’est un atout ou un handicap ?
C’était un atout… jusqu’à ce que je sois au gouvernement. Quand vous êtes ministre et que vous avez l’accent, on vous méprise parce que vous êtes une provinciale. C’est encore plus vrai à Bercy qu’ailleurs. Là-bas, il y a un mépris de classe très prononcé. Bercy, c’est un milieu très violent. Un État dans l’État. Martin Malvy m’a confié récemment que lorsqu’il a appris que j’étais nommée pour mon premier poste ministériel à Bercy, il avait craint pour moi ! Mais moi, tout cela m’a renforcée. Plus on me méprisait, et plus j’assumais.
Existe-t-il, dès lors, une solidarité provinciale dans les sphères parisiennes du pouvoir ?
Pas à l’Assemblée nationale, qui est le royaume de l’individualisme. Au gouvernement, un peu, oui. Les provinciaux s’y reconnaissent vite…
Avec le recul, comment expliquez-vous le désamour des Français pour François Hollande et le gouvernement ?
Quand on regardera le bilan avec du recul, dans quelques années, on s’apercevra qu’il est plutôt bon. On n’a pas su le montrer. C’est une question de méthode. On n’a pas su nouer un lien avec les Français. On n’est pas arrivés à partager les actions et à montrer les progrès.
Et puis, il faut reconnaître que le quinquennat de François Hollande a dévissé à partir du tweet de Valérie Trierweiler. Ce tweet signifiait que la propre compagne du Président ne respectait pas le statut du Président de la république française. C’était une déflagration. Un mois après son élection, il a été désacralisé. Par la suite, l’affaire Leonarda lui a porté le coup de grâce. À partir de là, comme la fonction n’estplus respectée, il lui était difficile d’expliquer et d’appliquer son projet politique.
Quant à vous, quelles relations entretenez-vous avec les citoyens de la Région ?
Elles sont excellentes. J’essaie d’être à l’écoute, d’agir, d’offrir des perspectives.
Connaissent-ils suffisamment, selon vous, les compétences de la Région et la nature du pouvoir de sa présidente ?
Disons qu’ils les méconnaissent et les surestiment à la fois. On me dit parfois « Trouvez-moi un boulot » ou « Appelez le patron d’Airbus et faites-moi recruter ! » ou encore « Ma fille est en première année de médecine, vous pourriez lui donner un coup de pouce pour les notes ? »…
Vous faites partie de la nouvelle génération des hommes et femmes politiques. En quoi votre façon de faire de la politique est-elle différente de vos prédécesseurs ?
C’est difficile à dire parce que la temporalité est différente. Ce que Martin Malvy a fait en 2010, il ne le ferait pas de la même manière aujourd’hui. En six ans, le monde a évolué énormément. S’il s’était représenté et avait été réélu, son programme et sa façon de diriger n’auraient pas été les mêmes. Les besoins économiques sont différents, les enjeux des transports aussi. Sans parler de la présence du Front National dans l’hémicycle. En 2010 il n’y en avait pas. Leur présence ne fait pas avancer le débat. Ce ne sont que des attaques ad hominem. Une agressivité de tous les instants.
S’il est parfois difficile de composer avec l’opposition, est-il ardu de composer avec les siens ?
Mon ascension rapide a suscité beaucoup de fantasmes. J’entends dire : « Delga a des problèmes avec sa majorité. C’est une présidente sous influence. » Il y a des mythes construits et entretenus par des camarades du PS. Ces mythes m’énervent. Dans ma majorité il n’y a pas de tension mais un travail collégial. C’est ma façon de travailler. J’aime favoriser l’esprit d’équipe. Tout se passe bien avec Gérard Onesta et Sylvia Pinel. On a des relations constructives. Je ne suis pas une présidente sous influence. Je suis libre.
Pourquoi avez-vous annoncé que vous briguerez un deuxième mandat ?
J’ai envie de m’investir à fond. Je me régale. J’ai connu plusieurs échelles de pouvoir, et la régionale est celle qui me plaît le plus. Il faut donc que certains s’attendent à me trouver sur leur chemin !
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