Quartier : Carmes
- Orane Benoit
- 4 avr.
- 4 min de lecture
Parce qu’il y a une vie au-delà de l’hyper-centre, Boudu explore chaque mois un quartier de Toulouse, pour en extraire l’essentiel et le superflu.

C’est où ?
Au cœur de la ville entre Esquirol, Saint-Etienne et Saint-Michel

Symphonie n°5 rue du Pont de Tounis
Vanessa Alice Bensimon, connue sous le nom de Miss Van, est l’une des premières graffeuses toulousaines des années 1990. La fresque La Symphonie des Songes, située au 5, rue du Pont de Tounis, a été réalisée par l’artiste en août 2016 dans le cadre du festival Rose Béton. « Retrouver les rues de ma ville natale, là où j’ai commencé à peindre, a été une expérience incroyable. C’est toujours un plaisir de revoir de vieux amis et voisins », confie-t-elle sur son site.

Rire bleu
À ne pas confondre avec l’agence Bleu Citron, Le Citron Bleu est un café-théâtre emblématique de Toulouse. Créé en 1990, il a été repris par José et Flore il y a deux mois. « J’ai exercé de nombreux métiers avant de découvrir que j’étais un artiste. J’ai toujours aimé rire, alors pourquoi ne pas en faire mon métier ? » raconte José, le nouveau gérant. Son ambition ? Faire du Citron Bleu un repère pour passionnés d’humour. En plus d’une programmation variée de spectacles comiques, le lieu propose chaque mercredi soir des soirées « humour mystère », où le public découvre les artistes sur scène… sans en connaître l’identité à l’avance !

À boire…
Dans le quartier, il y a de quoi faire pour boire un coup ! Entre les excellents cocktails du Nasdrovia ou du Moloko, l’ambiance atypique du Volcan, les terrasses animées de la Trinité et du Marché, la playlist façon fête de village du Borriquito Loco (inchangée depuis 10 ans), les sets électro de Tempête ou encore l’ambiance survoltée des soirs de match au London Town…
… et à manger
Des adresses raffinées comme l’Hôtel des Consuls, Solides, Contre-Pied, Cécile ou Panache, des coups de cœur tels que La Cuisine à Mémé ou encore Casa Natachou (cuisine hawaïenne).
L’église Blanche
La première église de la Dalbade date de 541, son nom original était « Beata Marie de Ecclesia Albata » (la bienheureuse Marie de l’église blanchie), en référence à l’enduit blanc qui recouvrait ses murs. Détruite par un incendie, elle fut reconstruite à la fin du XVe siècle. Son orgue, réalisé en 1888 par le Toulousain Eugène Puget, intègre une partie d’un instrument conçu par Prosper Moitessier en 1844. Il est aujourd’hui classé Monument historique pour sa partie instrumentale.

Écrin à bijoux
Au 32 rue des Polinaires, on ressort de la boutique d’Amélie et Chloé paré de bijoux… jusqu’aux dents ! Amélie, alias Dentonstrass sur Instagram, est spécialiste de la pose de bijoux dentaires. « Il n’y a ni âge ni genre pour ça ! J’en ai même posé sur ma maman de 67 ans. » Petit strass, étoiles, cœurs… il y en a pour tous les goûts et Amélie propose même des créations.
Dirty French Girl, c’est la marque de bijoux engagée, queer et féministe de Chloé, formé au Central Saint Martin’s UAL School of Design à Londres, qui fabrique des bagues, des colliers et même des chaînes de corps dont une partie des ventes est reversée à des associations. « J’ai appris la joaillerie traditionnelle pour en faire des bijoux non tradi ! » Avec son projet Consentement, 10 € sont donnés au Collectif Féministe Contre le Viol pour chaque bague achetée. De même, sa bague Survivor soutient l’association Coppafeel, qui œuvre pour la sensibilisation et le dépistage précoce du cancer du sein.
Au feu, les pompiers !
Le 7 mai 1463, un violent incendie, l’un des plus gros qu’ait connu Toulouse, se déclare rue Sesquières (aujourd’hui rue Maletache) dans le quartier des Carmes à cause d’un four mal éteint. Il a duré une dizaine de jours et a emporté plus de 7000 habitations.

Et moi je peins ma vie
Dans le quartier, de nombreuses petites boutiques indépendantes attirent le regard, aux côtés d’ateliers d’artistes. Parmi eux, celui d’un potier rue des Paradoux, ainsi que l’atelier de Julie d’Aragon, peintre ayant grandi aux Carmes. Après quinze ans dans le secteur bancaire, elle a choisi de se consacrer à la peinture : « Je me suis mise à la peinture comme on peut se mettre au yoga… et puis j’ai basculé. Ce que j’ai toujours aimé, c’est la couleur ! Je veux simplement que les gens se sentent bien en regardant mes toiles. Je peins comme je suis : vive, directe, énergique. » Elle peint : l’architecture, des sujets religieux, la tauromachie, les forêts et les bateaux. Inspirée par l’impressionnisme et le fauvisme, ainsi que par des artistes comme Soraya, Gauguin et Chagall, elle revendique une approche instinctive : « Je me suis affranchie des règles sur la couleur et la lumière… Facile puisque je ne les ai jamais apprises ! »

Marché des Carmes
Au XIIIe siècle, les Carmes, un ordre religieux s’installe dans le quartier. Le marché tire son nom de ce passé monastique, et c’est sur les vestiges de ce couvent que le marché avec ses halles métalliques a pris forme. Construites en 1890, elles ont été démontées et remplacées en 1963 par le marché-parking en béton actuel, conçu par l’architecte Georges Candilis.

7 questions à Laurence Katzenmeyer, maire du quartier des Carmes
L’esprit du quartier ? C’est un quartier qui a conservé un esprit village avec une ambiance conviviale et intergénérationnelle.
Ses atouts ? Un mélange de charme historique et de petits commerces avec ses ruelles, ses pavés, ses façades en briques….
Un petit plaisir dans le quartier ? Un plaisir gourmand ! S’arrêter pour goûter chez un des nombreux artisans pâtissiers et boulangers.
Un moment pour apprécierau mieux l’ambiance du quartier ? Ce que je trouve très chouette, c’est de prendre un café le matin puis d’aller faire le marché. D’autres diront que c’est plutôt après le marché pour aller boire un verre !
Un lieu ? Étudiante, j’habitais rue des Paradoux et j’aimais énormément toutes ces petites ruelles et leur ambiance intimiste.
Une couleur ? La couleur orangée lorsque le soleil se reflète sur les briques.
Un projet d’avenir pour le quartier ? La mise en œuvre du Plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV) pour mettre en cohérence les besoins du quartier, tout en respectant son histoire et sa valeur architecturale.