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Tatouage la nouvelle norme

Longtemps marginal, le tatouage est désormais phénomène de masse. La plupart des 20% de Français tatoués l’assument à la ville comme au travail, même si certains continuent d’en dissimuler les traces à leurs supérieurs ou à leurs clients.

Jérôme Cavalié - Photo : Rémi BENOIT
Jérôme Cavalié - Photo : Rémi BENOIT

Aujourd’hui, pour sortir de la norme, il suffit de pas être tatoué ! » La formule, un brin provocatrice, d’Eskimo, tatoueur aucamvillois aux 33 ans de métier, a le mérite d’exprimer le statut du tatouage dans notre société. Piero, qui tatoue dans la Ville rose depuis 27  ans, partage son point de vue : « À mes débuts, je tatouais une tranche de population qui s’identifiait à des rockeurs ou à des punks. À présent, c’est Monsieur Tout-le-monde qui vient au salon. » Une démocratisation apparue avec les réseaux sociaux. « Les gens ont contemplé les tatouages des stars de cinéma, de la télé, de la musique. Ils ont voulu leur ressembler. Le hors norme fait toujours rêver la norme » philosophe Piero, aiguille à la main, sans lâcher des yeux l’avant-bras de son client.

La banalisation amorcée au début des années 2010 atteint désormais le monde du travail « Depuis quelques années, j’ai des chefs d’entreprise qui viennent se faire tatouer » constate Piero. « Policiers et avocats font aussi partie de ma clientèle » complète Eskimo. « Des maîtresses d’école, des médecins, des infirmières, et même des psychologues », surenchérit Hillo Hoffman, 27 ans, tatoueuse près du Capitole. « J’ai même tatoué le corps tout entier d’un PDG d’une grande entreprise. C’est ma carte de visite géante » ironise Thalia, une tatoueuse toulousaine qui préfère toutefois ne pas révéler l’identité de son client.

Piero, tatoueur - Photo : Rémi BENOIT
Piero, tatoueur - Photo : Rémi BENOIT

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