Le 20 juin, il tentera de jouer, en Occitanie, le coup du « ni droite-ni gauche » qui a si bien réussi à Emmanuel Macron. Mais qui est vraiment Vincent Terrail-Novès, élu maire de Balma sous la bannière UMP avant de prendre ses distances, en 2017, avec le parti fondé par Jacques Chirac ? Boudu a traversé la rocade pour faire plus ample connaissance avec le candidat soutenu par LREM aux prochaines élections régionales. Portrait de ce kiné, fils adoptif de Guy Novès, tantôt loué pour son dynamisme, tantôt raillé pour son opportunisme, mais qui met d’accord tout le monde sur deux qualificatifs : bosseur et ambitieux.
Le goût du défi est-il héréditaire ? En se penchant sur le parcours de Vincent Terrail-Novès, la question pourrait se poser tant les similitudes existent avec Guy. À ceci près que l’ancien entraineur du Stade Toulousain n’est pas le père biologique de l’actuel maire de Balma. Un détail pourtant balayé d’un revers de main par le principal intéressé : « Quand il m’a accueilli, j’avais 8 mois. Donc dans mon esprit, je suis son fils et c’est mon père. » Une réalité confirmée par le meilleur ennemi de Bernard Laporte : « Vue la vie que nous menions avec ma femme, c’était formidable de pouvoir nous appuyer sur lui. Il était très protecteur vis-à-vis de ses sœurs. C’était presque un deuxième papa. » Cette charge, inhabituelle pour un jeune garçon, ne semble guère l’avoir marqué, tout comme le fait d’avoir grandi dans un environnement familial aux revenus modestes, entre une mère encore étudiante et un père prof de sport. « Ils ne disaient pas oui à tout mais on n’était pas malheureux. On passait notre temps à s’amuser avec mes sœurs et mes cousins et cousines, à courir dans tous les sens puisque mon oncle avait fait bâtir sa maison à côté de la nôtre. » Même le fait d’avoir eu son paternel comme prof de sport au collège semble ne pas l’avoir contrarié : « Je l’ai bien vécu même s’il était un peu plus exigeant avec moi par crainte que les autres enfants puissent le soupçonner de favoritisme. Ce qui m’embêtait, c’est qu’il était au courant des notes avant moi. Il m’était donc impossible de lui cacher les mauvaises… » Mais vu que le petit Novès est un élève sérieux, sans être brillant- « j’avais des capacités mais je ne forçais pas trop »-, l’inconvénient est relatif. « De toutes façons, je suis quelqu’un d’assez souple. Je me suis donc toujours très bien adapté à tout. » De cette enfance heureuse, bercée par les week-ends au stade, il dit avoir été marqué par une valeur, tant de fois entendue dans la bouche de son paternel : l’humilité. « Mes parents n’avaient pas d’exigence particulière à mon égard sinon celle de faire les choses sérieusement. Tous ce qu’ils ont acquis, c’est à la sueur de leur front. Cela a toujours été un exemple pour moi. Donc à la maison, on ne raisonnait pas. Mes parents, je les respectais. » Si la crise d’ado n’est pas une option possible chez les Novès, on n’est pas pour autant obligé de suivre le même chemin. En particulier celui du père en dépit du fait qu’à l’époque, dans la Ville rose, les joueurs du Stade Toulousain sont considérés comme de véritables demi-dieux. Le jeune homme a beau jouer au rugby, plutôt bien même puisqu’il est champion de France en minimes en UNSS, et avoir des boucliers de Brennus accrochés aux murs de sa chambre, il n’envisage pas de faire carrière dans l’ovalie : « J’étais très fier de ce qu’il faisait mais je ne rêvais pas d’être comme lui. Et puis à l’époque, on ne voyait pas le sport de la même façon. Son métier, c’était prof de sport. Moi, j’avais envie d’exister à travers ce que j’étais. » Et ce qui l’anime, c’est l’envie de prendre soin des autres. Une intuition confirmée par le fameux stage de troisième qu’il fait chez un kiné. Outre le geste de soin, c’est le débouché concret qui le motive : « Je suis quelqu’un de très cartésien : j’ai eu besoin jeune de savoir ce que je ferais comme métier. » Une fois le bac en poche, et après une année de prépa à la Croix-Rouge à Toulouse pour « se donner un maximum de chances », il présente plusieurs concours dans la France entière. Pris à Rennes, il s’apprête à faire ses valises pour la Bretagne lorsqu’il apprend qu’il est également reçu à Toulouse. Un soulagement. « Je n’avais pas envie de partir, je m’entendais bien avec les parents, mes sœurs, je n’avais aucune raison de vouloir aller ailleurs ». C’est donc à Purpan qu’il apprend le métier… et les joies de la vie estudiantine : « En kiné, il y avait une bonne ambiance, on déconnait pas mal. Notre QG était La Soule, rue Peyrolières. Il fallait que je fasse attention de ne pas trébucher en rentrant parce qu’à la différence de quelques copains qui avaient un logement étudiant, j’habitais chez mes parents .» Sorti de la fac, il se fait la main avec quelques remplacements avant de se voir proposer un poste de collaborateur par un kiné exerçant en maison de retraite. Une opportunité assez éloignée de ses aspirations mais qu’il saisit, faute de mieux : « J’envisageais plutôt de faire de l’ostéopathie, pour éventuellement prêter main forte aux kinés du Stade. Mais comme je n’avais pas d’autres contrats, j’ai accepté, en pensant que ce serait provisoire. » Sinon que la découverte de l’univers des séniors l’enchante. « Le kiné occupe un rôle très important dans le maintien de la dignité humaine. C’est cette dimension qui m’a plu. Même si sur le papier, il valait mieux soigner de jeunes sportifs que des papys ou des mamies !»
Après une décennie à observer le fonctionnement général des maisons de retraite, le tout juste trentenaire se met en tête, avec un confrère, de créer son propre établissement. Un sacré défi tant le secteur est déjà phagocyté, à la fin des années 2000, par les grands groupes. Conscient de l’Everest auquel il s’attaque, il décide malgré tout de tenter l’aventure : « La personne qui nous avait reçu au Conseil départemental avait pourtant cherché à nous en dissuader. Mais par esprit de challenge, et plaisir intellectuel, on relève le défi. » Et petit à petit, le projet prend forme. Après des mois à travailler le soir et les week-ends pendant que les copains profitent des beaux jours, les duettistes finissent par convaincre l’administration de leur octroyer l’autorisation d’ouvrir et les banques de la viabilité de leur projet. Et l’établissement de 4200 m² finit par sortir de terre en décembre 2009. De simple kiné, Vincent Terrail-Novès devient chef d’entreprise : « Cela ne faisait pas partie de mes objectifs même si j’ai toujours aimé prendre des initiatives. Et petit, j’aimais bien diriger. » Cette fibre de meneur, tout comme sa capacité à convaincre, il va l’éprouver lorsqu’il commence à s’intéresser à la politique au début des années 90. Alors que sa famille ne manifeste qu’un intérêt lointain pour la chose, il se passionne pour la campagne présidentielle, notamment la lutte interne au RPR entre Jacques Chirac et Edouard Balladur. Fervent supporteur de celui qui est alors maire de Paris, il est séduit par son discours sur « la fracture sociale ». Il fait donc campagne en sa faveur auprès des siens. Heureux du succès de son champion, il déchante néanmoins rapidement, d’abord avec la reprise des essais nucléaires, « que ma grand-mère n’a pas manqué de me reprocher », puis avec la dissolution de l’assemblée nationale. Mais loin de le conduire à se rabattre sur des activités de son âge, la débâche électorale l’amène au contraire à s’investir pour de bon, convaincu que la société a besoin de se réformer « après 14 ans de mitterrandisme. J’ai toujours pensé que si on veut avoir le droit de râler, il faut s’impliquer et prendre part au débat. » Intégré aux jeunes RPR, il se fait remarquer comme un bon camarade et un fin orateur. Philippe Maury, responsable du mouvement au début des années 2000, se souvient très bien de ce « petit quelque chose en plus, ce charisme, cette capacité à parler en public qu’il avait même s’il ne se mettait pas particulièrement en avant. Je crois qu’à l’époque, il ne s’en rendait pas vraiment compte ». Pour le jeune Novès, en effet, la campagne présidentielle de 2002 est tout autant l’occasion de participer à la réélection de Jacques Chirac… que de se faire des potes. « On est entre jeunes, on fait des collages, des réunions, les ténors sont dans leur monde. Ça se passe très bien. On est vraiment une bande de copains. » Pour preuve, c’est à cette période qu’il rencontre Gilles Sanchez, aujourd’hui son directeur de cabinet à la mairie de Balma, lui aussi rapidement saisi par « son aisance oratoire et sa capacité à analyser les situations qui faisait qu’on se rassemblait autour de lui ».
Le jour de son investiture en tant que maire en 2014 @DR
Les choses sérieuses ne commencent véritablement qu’une fois le boss réélu lorsqu’il devient, en 2002, responsable départemental des jeunes. Intégré au bureau politique de l’UMP, il se met à côtoyer régulièrement les poids lourds du parti comme Philippe Douste-Blazy. Un autre monde : « Je découvre un milieu, des ambitions, des gens qui ont un plan de carrière. Je me sens tout de suite un peu différent. » Ce qui ne l’empêche pas de relever le gant lorsque Françoise de Veyrinas, première adjointe à la mairie de Toulouse, lui propose de partir avec elle à la reconquête de la 6e circonscription de la Haute-Garonne. Si l’improbable duo finit par échouer dans sa tentative, le bizuth garde un souvenir ému de cette première campagne électorale en tant que candidat : « J’ai eu beaucoup de chance parce que c’était une femme extraordinaire avec laquelle j’ai appris ce qu’était le politique avec un grand P. Elle était tout le temps sur le terrain, ne calculait pas, s’occupait de tout le monde, y compris des gens qui n’étaient pas de son bord politique. Aujourd’hui, on n’en fait plus des comme ça, qui ont autant de franchise dans l’engagement. » Comment, dès lors, refuser, lorsque son « modèle » lui demande de replonger dans l’arène cinq ans plus tard ? « Je la sais malade, je ne suis pas persuadé qu’on gagnera mais par fidélité, je l’accompagne. » Et le duo est une nouvelle fois battu. Ce sera sa dernière campagne en tant que suppléant. Un an plus tard, alors qu’il a la possibilité de se frayer une place sur la liste de Jean-Luc Moudenc à Toulouse, il décide de se présenter à Balma, où il a aménagé l’année précédente. Dans cette commune de la banlieue Est, règne pourtant l’inoxydable Alain Fillola. Le tout juste trentenaire n’ignore rien du défi majuscule qu’il s’apprête à relever. « Mais je préfère être libre, essayer de prendre un territoire et le travailler. » La tâche s’annonce d’autant plus ardue qu’il ne parvient pas à convaincre l’opposant historique à Fillola, Michel Baselga, de se rallier à lui.
@Rémi Benoit
Si le résultat est sans surprise, avec une réélection dès le premier tour du maire sortant, Vincent Terrail-Novès recueille néanmoins près de 30 % des suffrages, soit 20 points de plus que son rival de droite. Un résultat qui force le respect, mais qui ne surprend pas ceux qui l’accompagnent dans cette campagne comme Marc Verney, à l’origine de sa venue à Balma « Il y avait une ambivalence entre l’impression de jeunesse que son physique dégageait et le sérieux et la rigueur dont il faisait preuve. Il avait certes du culot, de l’audace, mais aussi de l’expérience. Il était particulièrement impressionnant par son éloquence et sa capacité à communiquer. » Du côté de la majorité municipale également, le savoir-faire politique de Terrail-Novès impressionne : « S’attaquer à Fillola, qui n’est pas le perdreau de l’année, c’était gonflé, approuve Yannick Bourles, conseiller municipal entre 2008 et 2014. Même s’il avait un peu les défauts de la jeunesse, à savoir un côté un peu prétentieux, donneur de leçons- il s’identifiait d’ailleurs un peu à Sarkozy- il est toujours resté très correct. » Une chose est sûre : un tour de piste suffit pour régler la question du leadership de l’opposition à Balma. En prenant le soin de ne pas heurter la vieille garde. « Il a rapidement compris l’intérêt d’associer sa jeunesse à l’expérience de Baselga », analyse Marc Verney, aujourd’hui adjoint aux finances. « En apprenant à le connaitre, j’ai compris qu’il avait l’étoffe d’un bon maire », reconnait Michel Baselga.
Sur le marché de Balma @Rémi Benoit
En outre, le nouvel élu impressionne par sa rapidité à appréhender les dossiers. Avec un côté « très méthodique », et beaucoup de pragmatisme- « il lit énormément, prend beaucoup d’avis »- éclaire Gilles Sanchez, il évite l’écueil d’une opposition stérile et systématique : « Comme il travaille, il est pertinent dans ses interventions », résume Marc Verney. Ce qui a le don d’agacer prodigieusement Alain Fillola qui montre à l’égard de son rival un peu de condescendance. Une erreur selon Yannick Bourles : « Il le prenait de haut. Alors que Novès bossait ses dossiers. Il l’a beaucoup sous-estimé. » Parfaitement au fait des dossiers à l’issue de la mandature, c’est tout naturellement qu’il se présente, une nouvelle fois, devant les électeurs balmanais même s’il devient, entre-temps, conseiller régional. Un choix qui n’avait alors pas manqué de surprendre Pierre Esplugas, porte-parole des LR31 : « Lorsque Brigitte Barèges (candidate de l’UMP aux régionales 2010, ndlr) m’a indiqué que Terrail-Novès serait second sur sa liste, (et Arribagé en 3e position) j’ai trouvé que ça faisait un peu bling-bling, qu’elle jouait trop sur les noms. La suite a montré que je m’étais trompé. Il a acquis un vrai sens politique. »
@Rémi Benoit
Il va en faire la démonstration au cours d’une campagne municipale 2014 tendue entre deux candidats conscients que le verdict des urnes se jouera à pas grand-chose. Comme à un tract envoyé quelques semaines avant le premier tour à toute la population par le challenger pour annoncer sa victoire, en seconde instance, dans le procès en diffamation que lui avait intenté Alain Fillola après qu’il l’eut traité de « maire des promoteurs immobiliers ». Alors accusé de mener une campagne « trash », Terrail-Novès invoque la légitime défense. « Quand l’huissier est venu m’amener la convocation au tribunal et que ma femme l’a ouvert, je l’ai très mal vécu. J’ai trouvé que c’était injuste vu qu’à l’époque on disait de Sarkozy qu’il était le président des riches. » Condamné en première instance à l’issue d’un procès « payé de ma poche alors que mon adversaire le finance avec l’argent de la collectivité », il se sent « humilié, laminé » par son aîné qui le prend « vraiment pour le jeune ». Sinon que le jeune, en appel, gagne. Et s’empresse de le faire savoir à la population. Un coup (bas) pour certains qui n’en fait pas moins mouche pour Yannick Bourles qui se souvient « d’une communication écrite très percutante ». Pour celui qui est toujours conseiller municipal EELV, le style Novès était en train de naître : « Il détonait un peu, il bousculait les choses : il était très présent sur le terrain, même dans les quartiers difficiles. Et puis il était affable, il passait bien auprès de la population. Malgré son étiquette de mec de droite. » Et au soir du 23 mars, contre toute attente, il fait chuter le vieux lion socialiste de son piédestal sur un score sans appel : 52-48. À 35 ans, Vincent Terrail-Novès confirme ainsi tous les espoirs placés en lui par l’état-major UMP au début des années 2000 comme Roger Atsarias, alors secrétaire départemental 31 : « J’ai su dès que je l’ai vu qu’il serait candidat à une élection. À Balma, ce n’était pourtant pas gagné d’avance tant Fillola était bien implanté. Mais la campagne de proximité qu’il a menée a fait la différence. Il n’a pas eu à se forcer car c’est dans sa nature d’aller spontanément vers les gens. Il ne joue pas un rôle. »
Une fois installé dans le fauteuil de maire, il découvre la réalité des collectivités territoriales, et notamment « l’inertie et la lourdeur de certaines procédures ». Raison de plus pour mener le changement au pas de course : « J’ai promis des choses réalistes donc je me mets tout de suite au travail avec l’envie de remplir la quasi-totalité de mes engagements. » « On a appliqué la feuille de route », confirme Gilles Sanchez. Avec la particularité, selon son directeur de cabinet, de ne pas faire de politique partisane : « Il ne cessait de nous dire : « On n’a pas toujours raison et il faut entendre et écouter ses opposants car c’est la meilleure façon de les amoindrir ». Il sait prendre l’avis de personnes plus qualifiées avant de prendre une décision ». Son premier mandat sera pourtant marqué par la démission de plusieurs adjoints de la majorité, mécontents de l’autoritarisme du maire. Si Marc Verney confirme que le travail d’équipe n’est pas le principal atout de Vincent Terrail Novès, « c’est parce qu’il va très vite et qu’il veut tout maitriser. Au départ, il se trouvait sur tous les sujets, ce qui a eu le don d’énerver certains adjoints, notamment les plus âgés, qui ne comprenaient pas toujours sa méthode, à coup de sms et de mails. Et puis il exerçait une profession libérale. Il est donc habitué à faire les choses seul et vite. » Un avis partagé par la DGS Sarah Munos qui rapporte qu’il n’y a pas de « petit sujet pour le maire de Balma. Ce qui le caractérise, c’est qu’il connait bien ses dossiers et qu’il est sans cesse dans l’action. Du coup, il faut suivre le rythme ! » Une hyperactivité qui n’est pas sans rappeler celle de Nicolas Sarkozy auquel un certain nombre de Balmanais n’hésite pas alors à le comparer. à l’issue d’un mandat « plein », Vincent Terrail-Novès est réélu, en 2020, à plus de 65% dès le premier tour, en dépit de la présence de quatre listes. Un véritable plébiscite pour celui qui a, en outre, pris la décision, en cours de mandat, de prendre ses distances avec Les Républicains. Séduit par Emmanuel Macron à qui il reconnaît le mérite d’avoir fait tomber « le grand rideau des faux-culs des partis en montrant que des gens comme Colomb et Darmanin pouvaient travailler ensemble », il n’en rejoint pas pour autant LREM : « Je suis un élu de terrain, je ne fais pas de politique dogmatique, je m’occupe de tout le monde, je fais du logement social quand il le faut, j’installe des caméras de vidéo-surveillance parce que j’ai la conviction que c’est nécessaire. Bref je fais une politique pragmatique du quotidien ». Pour ce faire, il ne laisse rien au hasard comme le prouve l’anecdote rapportée par Alexandre Borderies, candidat sur la liste de Bourlès en 2020 : « Alors que j’étais sur le marché incognito, il m’a interpellé parce qu’il était au courant que je venais de m’installer récemment sur Balma. Ça signifie qu’il épluche lui-même tous les nouveaux arrivants. Ça en dit long sur son approche. Parce qu’il y a quand même 16 000 habitants à Balma ! » Reste qu’en faisant le choix de candidater pour présider la région Occitanie, Vincent Terrail-Novès prend le risque d’écorner un peu son image d’élu de proximité. Et de surprendre ceux qui le pensaient sans ambition politique. Même si parmi ceux qui le connaissent, la décision n’étonne personne : « C’est un politique à temps plein, il vit et respire la politique. C’est un cheminement normal, il n’y a donc rien de choquant qu’il soit candidat. Et vu qu’il a de l’égo, il n’y va pas pour faire de la figuration », estime par exemple Yannick Bourlès. Marc Verney souscrit à l’analyse : « On sait qu’il a la politique dans le sang. Naturellement, il prépare la suite. Et puis il avait annoncé qu’il ne ferait que deux mandats. » Vice-présidente de Toulouse Métropole, Dominique Faure, approuve ce choix : « Je savais qu’il était partant, qu’il en avait envie et il a raison d’y aller parce que le monde change. Nos concitoyens ont envie de renouveau et il l’incarne. »
@Rémi Benoit
Pour Jacques Thouroude qui fut son président de groupe au Conseil régional entre 2011 et 2015, la candidature de Vincent Terrail-Novès est logique : « C’est quelqu’un qui a répondu présent chaque fois qu’on l’a sollicité, un bosseur qui maitrise toujours ses sujets. Et au niveau des relations humaines, il sent les choses très rapidement. » Pour Romain Cujives qui a ferraillé dans sa jeunesse avec Vincent Terrail-Novès, notamment lors du débat autour du CPE en 2005, il ne faisait aucun doute qu’il avait toutes les qualités pour faire carrière : « Cela paraissait évident qu’il allait devenir un futur cadre de son parti. Il affichait d’ailleurs très clairement ses convictions de droite en défendant Sarkozy.» Un passé que le maire de Balma tente désormais d’atténuer au maximum, persuadé que c’est dans la posture de rassembleur qu’il peut faire la différence et incarner le rassemblement, à la manière de Macron en 2017 : « Lorsque Pradié dit « 25 ans de socialisme, ça suffit » c’est aussi dogmatique que quand Delga dit qu’il faut absolument que la Région reste à gauche. Tout ça, s’est dépassé, ce n’est plus une question de droite ou de gauche. » Et de poursuivre en donnant sa vision du rôle que devrait jouer la Région : « Il faut qu’elle soit le relais et l’organisateur des politiques publiques dans les territoires. Dans la santé, l’éducation et l’enseignement, elle doit être cheffe de file. Mais pour ça, il faut qu’il y ait des rapports de confiance avec l’État. » L’attaque en direction de Carole Delga est à peine dissimulée : « Les Régions ne doivent pas être au service d’un idéal de politique politicienne. Cela a été trop le cas ces dernières années. Aujourd’hui l’État est très méfiant car il a bien vu que les Régions utilisent parfois ses difficultés ou faiblesses à leur profit. Il faut en finir avec ces baronnies. »
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