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BOUDU

Arnaud Chérubin : le boss de la bringue

Dernière mise à jour : 2 févr.

Le Carnaval, l’Ubu, l’Envol, la Compagnie Française, les Ténors… on ne compte plus les établissements ouverts, repris, transformés ou rendus cultes par Arnaud Chérubin. Depuis 20 ans, il n’a pas son pareil pour faire danser ces Toulousains qu’il connaît si bien, et offrir un décor à la hauteur de leur légendaire esprit festif. À l’approche de l’été, période idoine à la fête, Boudu a passé un moment au comptoir avec ce Toulousain pur jus, parti de (presque) rien et devenu en quelques années le patron de la nuit toulousaine. Entre souvenirs de bringue, mariages et confessions intimes, il feuillette un album souvenirs où se confondent un quart de siècle d’histoire personnelle, de la nuit et de Toulouse.


Arnaud Chérubin, vous souvenez-vous de votre état d’esprit lorsque vous avez monté votre premier établissement, le Carnaval, en 1997 ?

C’est ma première affaire en nom propre, mais l’aventure avait commencé quelques années plus tôt à l’Hallu, un bar monté par un pote du lycée dans lequel il m’avait installé en tant que responsable. C’était un rêve de potes qui se concrétisait. Tout le monde rêve de monter le bar des amis. N’importe quelle star aujourd’hui, De Niro par exemple, veut avoir son resto, son bar. C’est vraiment le rêve de tout mec.

À l’époque, vous étiez pourtant à la fac…

Oui, mais j’organisais déjà des soirées. J’ai eu un déclic. J’ai commencé à travailler pour France Loisirs parce que j’avais besoin d’argent. On nous déposait dans de petites villes autour de Toulouse, et on faisait du porte-à-porte pour vendre des encyclopédies. Au bout de dix jours, je me suis rendu compte que cela me mettait hyper mal à l’aise de sonner chez des gens, souvent des personnes âgées en manque de relations humaines, de rentrer dans leur intimité et de leur vendre des trucs dont ils n’avaient pas besoin. Ça m’a dégoûté. Je me suis dit que de toute ma vie, je ne voudrais pas exercer un métier où je forcerais des gens à consommer des produits dont ils n’ont pas envie. Et à l’Hallu, c’était tout l’opposé ! Les gens avaient la banane et étaient prêts à m’embrasser parce que je les servais en premier ! Cela voulait dire : laisse-moi te donner mon argent en premier ! J’ai trouvé ça fabuleux.

Vous avez su tout de suite que vous étiez fait pour ça ?

Oui. Déjà j’adore la musique, qui m’a bercé toute mon enfance, j’adore le mode festif. Mais c’est vraiment ce côté très positif qui m’a vite amené à me dire que je voulais faire ça. Te rendre compte que les gens te remercient à la fin de la soirée alors qu’ils ont dépensé de l’argent chez toi, c’est top. Et aujourd’hui encore. Le jour où ils ne me diront plus merci, j’arrêterai et je changerai de métier. Quand je vois le nombre de couples qui se sont formés dans mes établissements, le nombre de mariages auxquels j’ai été invité, vu qu’on était très proches de notre clientèle, qu’on présentait les gens, surtout au Carnaval, on faisait un peu partie de leur histoire.

Les études n’ont donc pas fait le poids…

En parallèle, j’étudiais les matrices en sciences éco où je ne voyais pas l’application dans la vie de tous les jours. Donc je me suis dit : soit tu te fais chier à étudier pour finir au mieux statisticien, soit tu t’éclates dans la nuit, milieu qui, lorsqu’il est bien géré, n’est pas malsain. Je n’ai pas hésité longtemps…

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