En publiant, dès le premier numéro, un reportage à Naples réalisé au plus près des protagonistes transalpins du célèbre TFC-Naples de 1986, nous annoncions la couleur : Boudu ne resterait pas confiné dans les frontières administratives de l’Occitanie. Tout comme on conseille aux jeunes de parcourir le monde pour parfaire leur formation, nous étions, et sommes toujours, convaincus que c’est (aussi) en quittant notre territoire qu’on comprend qui on est réellement. Sans compter qu’il est toujours instructif de découvrir comment on est perçu de l’étranger. Que découvre-t-on, par exemple, en retrouvant la trace des supporteurs ou commentateurs italiens de l’époque ? Qu’ils n’avaient pas imaginé pouvoir être éliminés de la Coupe d’Europe par un club aussi « faiblard » que le TFC. Plus croustillant est d’apprendre que l’échec de Maradona dans la séance de tir au but s’expliquerait par l’annonce, dans les jours précédant la rencontre, de l’existence d’un fils naturel de l’icône argentine, né d’une liaison cachée.
© Romain Laurendeau
Quelques temps plus tard, la journaliste Marine Vlahovic s’envolait pour Israël à la rencontre de ces juifs toulousains de plus en plus nombreux à faire leur Alya, en particulier depuis le massacre de l’école toulousaine Ozar Hatorah. On y découvrait alors l’envers du décor d’un retour au pays souvent fantasmé comme nous le racontait Dan, jeune homme de 21 ans originaire du Lauragais pour qui « Israël, ce n’est pas un refuge. La vie est dure ici et si on n’aime pas ce pays, on se fait manger ». Plusieurs mois après, la même Marine Vlahovic traversait une nouvelle fois la Méditerranée, direction l’Algérie et Mostaganem, cette cité balnéaire située entre Oran et Alger dont sont originaires les vendeurs de clopes à la sauvette du quartier Arnaud-Bernard. Un reportage qui mettait en lumière la détresse d’une jeunesse en manque d’avenir, consciente, comme nous le confiait Ahmed que « Toulouse est comme un hameçon jeté à la mer. Chacun finit forcément par y mordre ».
Notre curiosité nous a également amené à traverser la Manche pour comprendre comment la marque anglaise Gilbert avait réussi à damer le pion aux multinationales de l’équipement sportif type Nike ou Adidas en matière de ballon de rugby. Ou comment la tradition a parfois raison de la mondialisation…