Dans une petite pièce au sous-sol d’un immeuble d’Arnaud-Bernard, Nicolas Auriac et Quentin Jeandel cultivent à l’abri des regards, de la lumière, des pathogènes et des changements de température. Il y a cinq ans, Nicolas Auriac, un « serial entrepreneur », s’est pris de passion pour les micropousses : « Je trouvais ça intéressant d’arriver à faire pousser en intérieur, des choses qui ont du goût. » Quentin Jeandel poursuit : « La graine germée, c’est le premier stade d’une plante, la micro-pousse c’est le second. Vient ensuite la jeune pousse, et la plante mature. » Ancien ingénieur aéronautique, il a rejoint Neopouss en 2021 après que l’entreprise a remporté le concours régional Ma solution pour le climat. Car le bilan carbone de cette culture est très faible. Dans des tiroirs empilés les uns sur les autres, les pousses captent l’eau dont elles ont besoin par capillarité. La lumière est diffusée par des ampoules LED à basse consommation, et l’aération assurée par de petits ventilateurs. Autre avantage, la micropousse… pousse vite : les cycles vont de 8 à 25 jours maximum. Neopouss entend rapprocher les lieux de production des lieux de consommation sans être en « concurrence avec les gros agriculteurs ». Car même si les micropousses sont un concentré de nutriments et séduisent de nombreux chefs toulousains, elles ne procurent pas de sensation de satiété. Le binôme fait pousser une vingtaine de micropousses différentes : fleurs, arbres, aromatiques et des légumes. « La ville peut apporter sa pierre à l’édifice en produisant dans des lieux abandonnés, des parkings, des sous-sols » assurent-ils. Et pour ne pas gâcher le surplus de production, les deux amis, ont même pensé à transformer leur produit : « J’ai commencé à faire des tests de déshydratation dans mon four pour faire une sorte de poudre… et c’était très bon ! » s’emballe Quentin. Une poudre qui a permis à Neopouss d’intégrer l’incubateur toulousain Take the moon, qui cherche à répondre au défi de vivre et travailler sur la Lune.
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