Si beaucoup d’hommes se sentent menacés par les luttes féministes, d’autres comme Florian Carfantan ou Nicolas Belaubre souhaitent participer à la rupture avec le patriarcat : « Il faut que les hommes comprennent qu’ils ne peuvent pas rester eux-mêmes ! ».
Quand on demande à Florian Carfantan, militant à Osez Le Féminisme 31, pourquoi il se revendique féministe il rétorque : « Comment ne pas l’être ? » . Pour Nicolas Belaubre, ce n’est pas si évident. Sympathisant, pro-féministe ou allié, le journaliste ne s’affiche pas comme féministe : « Je ne me sens pas légitime ». Deux approches différentes qui recouvrent pourtant les mêmes objectifs : soutenir les femmes dans leur quête d’égalité et s’attaquer à la déconstruction des stéréotypes du genre masculin. Nicolas Belaubre n’a pourtant pas toujours tenu ce discours. Plus jeune, il s’est heurté aux idées féministes de ses compagnes qui, fatiguées d’expliquer les mécanismes du patriarcat, ont pratiqué la « pédagogie du fuck », le laissant seul avec ses idées d’homme machiste. Moi, macho ? Il s’interroge et se saisit d’outils sociologiques pour comprendre son comportement et analyser la construction de son identité. Une introspection qui le renvoie directement dans son enfance. Un enfant viril, chapeau de cowboy sur la tête et pantalon treillis : « Le petit enfant qu’il y a au fond des hommes est rarement quelqu’un de bien. » À 39 ans, celui qui a encore peur de son machisme intrinsèque sait que le chemin pour devenir féministe est long, parfois même violent. « L’homme s’est construit sur une identité qui est dysfonctionnelle. Si l’homme en tant que genre social ne se transforme pas, le problème ne se résoudra pas. » Le problème n’a donc rien d’une « malédiction biologique », il est le résultat d’une « institution culturelle » explique l’écrivain Yban Jablonka dans son livre, Des hommes justes. Si Nicolas Belaubre s’attelle à sensibiliser les hommes de son entourage et à promouvoir une éducation féministe, Florian Carfantan, lui, s’active avec OLF31. Son déclic : la célèbre phrase prononcée par Trump : « Quand vous êtes une star vous pouvez faire tout ce que vous voulez avec les femmes, comme les attraper par la chatte », le summum de l’indécence. Tags à la craie, remplacement du nom des rues, bénévolat pour le festival Soeurcière, enregistrement du podcast Les voix féministes et même création de la chaîne youtube Hack’s eyes dans laquelle il met en avant des hackeuses, l’expert en cybersécurité multiplie les initiatives pour soutenir le combat des femmes. Si l’inclusion des hommes dans cette révolution féministe fait débat, pour Florian Carfantan tout le monde doit se sentir concerné « Si seulement la moitié de l’humanité se mobilise, les choses n’avanceront pas !”.
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