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D'amour et d’eau fraîche

Confortablement installés dans des métiers rémunérateurs, Émilie Gal et Alexis Gaudin ont tout plaqué, juste avant le Covid, pour reprendre un domaine viticole dans les Corbières. Si quatre ans après le pari économique est loin d’être gagné, ils n’en ont pas moins le sentiment d’avoir trouvé leur petit coin de paradis où ils vont accueillir, le mois prochain, leur premier enfant.

Émilie Gal et Alexis Gaudin - Photo : Rémi BENOIT
Émilie Gal et Alexis Gaudin - Photo : Rémi BENOIT

Rien ne la prédestinait à enfiler les bottes en caoutchouc.

Née au beau milieu de l’Aveyron, à Salles-la-source, d’un père ouvrier agricole, Émilie

Gal n’a pourtant jamais (sérieusement) songé à lui emboîter le pas. Après un Bac S, elle met les voiles vers Toulouse pour des études en géologie et sciences de la terre, avant de se spécialiser dans la dépollution des sols, notamment d’anciens sites industriels.

De sa colocation à Cintegabelle, elle ne coupe pourtant pas les ponts avec ses origines. « Nous rencontrions, par le biais d’une association, des agriculteurs, en reconversion professionnelle. De là à imaginer faire la même chose... »

Un chantier en Guyane va précipiter les choses. Sur place, elle fait la connaissance d’Alexis Gaudin. Un coup de foudre. Ingénieur travaux BTP chez Vinci, ce natif de Kérimard dans les Côtes- d’Armor a posé ses valises dans ce département français au nord-est du Brésil douze ans auparavant. Autant dire qu’il a fait le tour de la question. Vu que la perspective d’un reclassement en Métropole dans la même entreprise ne l’enthousiasme guère, il décide que le moment est venu de se réorienter.

En Bretagne, Alexis Gaudin a grandi dans une ferme avec un père éleveur de volailles et une mère institutrice puis mère au foyer lorsque les différents frères et sœurs vont se succéder (10 au total). De cette époque, il garde un souvenir ému : « On ne vivait pas dans le luxe mais je n’ai jamais eu le sentiment de manquer. Il faut dire que le troc fonctionne très bien à la campagne. En tant qu’enfant, c’était top, notamment le fait d’être au milieu de la nature. » S’il décide, après le bac, de devenir ingénieur génie civil, c’est avant tout pour assurer ses arrières. « Mais l’idée de devenir agriculteur, je l’ai en tête depuis l’adolescence. » Émilie a beau être amoureuse et désireuse, elle aussi, de changer de vie, la proposition d’Alexis de le suivre dans sa reconversion en tant que vigneron lui apparait, dans un premier temps, trop radicale. « Lorsqu’il me propose que l’on s’installe ensemble, je dis non. Je ne suis pas agricultrice. Ça voulait dire redémarrer à zéro, tout lâcher. Je ne m’en sentais pas capable. »

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