Sébastien Vincini - Clôture de la première Assemblée citoyenne
- Jean Couderc
- 4 févr.
- 2 min de lecture
Alors que la séance de clôture de la première Assemblée citoyenne de la Haute-Garonne s’est tenue fin janvier, Sébastien Vincini, le président de l’institution départementale explique pourquoi il souhaite inscrire cette expérimentation dans la durée.

Quel bilan établissez-vous de cette première assemblée citoyenne ?
C’est extrêmement positif. Une expérience d’une telle envergure, avec 162 membres tirés au sort, était en soi totalement inédite. On pouvait légitimement avoir des doutes, notamment sur la capacité des citoyens à concevoir de la proposition sous forme de consensus.Les réponses sont très convaincantes.
C’est-à-dire ?
L’objectif était de voir si un certain nombre de préconisations pouvaient venir impacter directement nos politiques. Que ce soit sur la bifurcation écologique, les usages dans le numérique ou la précarité alimentaire, les rapports sont de grande qualité. Sur la bifurcation écologique, la production de l’assemblée vaut largement un rapport de bureau d’études.
Avez-vous été surpris par les préconisations ?
Je suis impressionné par la manière avec laquelle ils se sont approprié les choses, qu’ils aient pris l’initiative de consulter des experts. Dans un temps où il suffit d’avoir plusieurs milliers de followers pour que votre avis pèse davantage que celui d’un scientifique, ça me rend optimiste pour la suite.
Pourquoi ?
Cela démontre que lorsque l’on mobilise l’intelligence collective, on arrive à bâtir du consensus. Et qu’en dépit d’orientations politiques différentes, ils sont capables d’émettre des propositions réalistes, voire radicales.
Comme ?
La sécurité sociale alimentaire. On y pensait mais ce sont vraiment leurs préconisations qui ont accéléré sa mise en œuvre, tout comme celles relatives aux épiceries sociales et solidaires.
Que vous inspirent ces expérimentations ?
Que pour bien fonctionner, une démocratie a besoin d’aller chercher de l’acceptabilité et de la confrontation citoyenne. Et pas qu’au moment des élections. Parce que les élus ne sont pas omniscients. Après il y a une frustration.
Laquelle ?
On ne peut pas toucher la masse avec une telle démarche, même si elle est vertueuse.
Cela militerait pour davantage de référendums ?
Pour une démocratie plus directe, assurément. Le référendum, pourquoi pas, à condition qu’il y ait une acculturation d’un sujet sur plusieurs mois. Sinon, j’ai peur que l’on bascule dans une démocratie d’opinion. C’est une vraie question de se demander comment éclairer davantage nos concitoyens.
Quid de la suite ?
Le Conseil départemental adoptera, en juin, un rapport de réorientation des politiques publiques en matière de bifurcation écologique qui s’appuiera sur le rapport de l’assemblée citoyenne. Et en mars, on lancera un nouvel appel à candidatures.
Sur quels sujets sera-t-elle amenée à plancher ?
Je l’ignore encore, mais il pourrait être intéressant de faire réfléchir un panel de citoyens sur certains sujets sociaux comme les familles monoparentales, l’égalité femme-homme, l’inclusion ou le vieillissement.